Critique Silence, la dure vie du kirishitan

Synopsis
XVIIéme siècle, le Japon interdit la pratique de la religion catholique. Le père Ferreira, parti pour prêcher la parole du seigneur est supposé mort lors de massacres perpétués par l'inquisition nippone.
Deux jeunes prêtres, formés par Ferreira, partent à sa recherche...

Critique
Tout d'abord, je tiens à préciser que je suis un athée et que je suis totalement neutre par rapport à l'ensemble des religions. Chacun fait ce qu'il veut tant qu'il ne vient pas imposer sa religion aux autres.
Je vais être direct, j'ai beau apprécier le travail de Scorsese, je n'ai pas aimé Silence. Le réalisateur choisi de traiter un sujet philosophique et spirituel: la foi. C'est assez difficile à traiter sans lourdeur. Si la bande-annonce avec une musique rythmée nous promet un film sous haute-tension et bien... c'est raté!
Remettons le contexte en place: le Japon du XVIIéme était assez radical dans sa manière de traiter "l'invasion" catholique européenne. Profondément conservateur, la seule religion autorisée par le shogunat est le bouddhisme. Les kirishitans (japonais catholiques) sont traqués à travers le pays. Pour cela, l'Inquisition a un test qui permet de les repérer. 
Le civil doit poser un pied sur une représentation de Jésus ou la Vierge Marie. Si il ne le fait pas, c'est un kirishitan. On leur laisse le choix de marcher tout de même sur la représentation en signe de renonciation à la religion catholique. Si non... une mort lente et douloureuse les attend. 
Le réalisateur livre des scènes assez crues mettant en avant les différents types de sévisses infligés par l'Inquisition. 

Liam Neeson et Adam Driver sont à l'affiche mais on les voit peu. C'est surtout Andrew Garfield qui porte le film et donc avec qui on passera le plus de temps. Sa prestation est vraiment excellente, l'acteur n'en fini pas de me surprendre. Capable de monter en intensité, il réalise une très belle performance en incarnant le père Sebastião Rodrigues aka "le padre".
Scorsese prend le temps de mettre l'histoire en place, de construire ses personnages et c'est très bien malheureusement, il fait partir Andrew Garfield dans de longs monologues sur la foi, le doute, la foi, le doute... Cela donne au film de la lourdeur mais également un réel problème de rythme. Cela m'a un peu rappelé Tree of Life dans le même délire de monologue avec la même lenteur. 
Alors avant de me prendre pour une huître qui n'a rien compris, il faut noter que Scorsese envoie un message avant tout: la religion se doit d'être strictement personnelle. L'Inquisition ne tolère pas l'expression de la foi catholique et son expansion par la conversion ainsi les percussions sont violentes. De ce fait, cela contraint à vivre sa religion pour soit même. Le message trouve son sens de nos jours en particulier dans le contexte actuel de notre société où les tensions religieuses sont grandes. Mais je n'ai pas pu m'empêcher à la fin du film d'être content qu'il termine tellement j'ai trouvé le temps long.

Lent et lourd, Silence ne m'aura pas convaincu malgré une Andrew Garfield en très grande forme et une magnifique photographie. Peut être que le fait que je ne sois pas pratiquant m'a rendu insensible aux dialogues religieux? En tout cas, on est vraiment loin de ce que à quoi nous habituer Martin Scorsese ces dernières années. Un film très "cannois" en ce qui me concerne. A éviter.


8/20

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